dimanche 23 décembre 2018

[Les Chevaliers des Highlands] La Vipère - Monica McCarthy





Édouard Ier d'Angleterre et Robert Bruce se disputent le trône d'Écosse. Décidé à prendre son rival de vitesse, Bruce fait mander la comtesse Isabella MacDuff qui, de par son lignage, détient le droit héréditaire de couronner les rois. Elle sera protégée par un de ses meilleurs mercenaires, Lachlan MacRuairi, surnommé la Vipère. En dépit de la méfiance que lui inspire cet ancien pirate, Isabella se sent indéniablement troublée par sa présence. Mais pourra-t-elle compter sur lui lorsque, tombée dans le guet-apens tendu par ses ennemis, elle sera condamnée au sort le plus funeste ?






MON AVIS

Aaahh La Vipère, également connu sous le nom de Lachlan MacRuairi, il s'agit du roman et du personnage que j'attendais avec impatience depuis l'introduction du personnage dans le premier volet de la saga. Qui se cache réellement derrière Lachlan MacRuairi ? J'en attendais tellement et je ne fus pas déçue. J'ai adoré cette lecture du début à la fin. Il a même relancé mon intérêt pour la saga entière.

Par où commencer ?

La pression et l'attente montent depuis le début autour de Lachlan, peu avenant et présenté comme un pirate sans foi ni loi, il est difficile de l'apprécier sous cette description. Pourtant, l'auteure instille le mystère autour de lui. Tout au long des trois premiers romans, il fait des apparences ici et là, lâche quelques phrases bourrues et parfois cruelles, créant l'attente.

L'histoire de Lachlan est réellement torturée. Tout comme celle de Bella, comtesse de Buchan, qui a osé défier le roi d'Angleterre et couronnée Robert De Bruce roi d'Ecosse. Leur rencontre est un véritable clash, deux personnalités fortes et fières se fracassant l'une contre l'autre. Deux personnages passionnés qui ne reculent devant rien pour atteindre leurs buts ou réaliser leurs devoirs.

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce roman-ci particulièrement, c'est la complémentarité des deux protagonistes. L'un ne connaît que le profit, la seconde lutte pour ses idéaux. Ils sont tout deux blessés mais faits pour s'entraider et se reconstruire. Ce sentiment est presque physique tellement cela crève les yeux. Mais pour cela, ils devront chacun percer les défenses de l'autre.  Et ce n'est pas de la tarte...

Tout deux ont des passés lourds et difficiles. Leurs backstory sont très bien construites, prenantes et faites de secret qu'on a hâte de découvrir. Les ragots sont-ils vrais ? 

L'intrigue politique est moins présente à mon goût pour laisser la place à une vraie relation. Cependant l'action est bien présente et les retournements de situation s'enchaînent.

L'épilogue donne envie de se plonger immédiatement dans la suite de la saga avec frénésie. Un aperçu d'une fin qui s'annonce épique. Il s'agit clairement d'un de mes couples préférés. L'introduction en second plan des prochains protagonistes permet de mieux les connaître avant de suivre leurs histoires.

Comme d'habitude, j'ai beaucoup aimé à la fin la justification des choix des personnages par l'auteure.

En conclusion, un très bon tome. Ce fut un régal ! Monica McCarthy est une valeur en terme de romance historique. J'ai même relu le tome un, Le Chef, avec Tor MacLeod et Christina Fraser, que j'avais adoré !


Le  : Les personnages passionnés, une romance forte et le rappel historique à la fin

Le  : Mon impatience de lire la suite ;)



MA NOTE



Dans le même univers
[Les chevaliers des Highlands] Le Chef
[Les chevaliers des Highlands] Le Faucon
[Les chevaliers des Highlands] La Vigie
[Les chevaliers des Highlands] La Vipère
[Les chevaliers des Highlands] Le Saint
[Les chevaliers des Highlands] La Recrue
[Les chevaliers des Highlands] Le Chasseur
[Les chevaliers des Highlands] Le Brigand
[Les chevaliers des Highlands] La Flèche
[Les chevaliers des Highlands] Le Frappeur
[Les chevaliers des Highlands] Le Roc
[Les chevaliers des Highlands] Le Spectre
[Les chevaliers des Highlands] The Knight (HS) (VO)

lundi 10 décembre 2018

[Suspicion] L'Affaire Cendrillon - Mary Higgins Clark & Alafair Burke


Vingt ans se sont écoules depuis le jour fatal ou le corps de Susan a été retrouve dans un parc de Los Angeles. Avec un seul pied chaussé, la presse la surnomma vite "Cendrillon". Laurie Moran décide de rouvrir le dossier dans le cadre de son émission de télé sur les cold cases, les affaires jamais elucidees. Elle ne tarde pas a comprendre que les suspects sont nombreux, car Susan avait bien des talents. Cette jolie jeune fille était en passe de percer a Hollywood, et les suspects ne manquent pas dans le monde du cinéma. Etudiante brillante, elle travaillait aussi sur une technologie de pointe aux retombées financières alléchantes. Et son petit ami d'alors appartenait a une secte religieuse dirigée par un télévangéliste véreux... En suivant toutes les pistes, en interrogeant tous les gens qui avaient une raison d'en vouloir a Susan, Laurie Moran donne l'alerte au vrai coupable qui se croyait définitivement a l'abri. Pour ce tueur aux abois, il ne reste qu'une solution : faire subir a Laurie le même sort que celui autrefois réservé a Susan...


MON AVIS 

L'Affaire Cendrillon est le dernier thriller que j'ai eu l'occasion de lire. Je suis généralement assez emballée par les histoires proposées par Mary Higgins Clark, qui sont à la fois intrigantes et légères. Ce n'est jamais gore ou lourd, ce qui était parfait pour se détendre.

On suit Laurie Moran, productrice d'un concept TV plutôt original : suivre les proches d'une victime dont le meurtrier n'a jamais été découvert ou inculpé et dont le but serait d'élucider le crime en direct. TV, enquête et judiciaire se mêlent pour un mélange des plus intéressants.

L'idée de départ est donc bonne et c'est avec joie que je me suis lancée dans ce roman. Seulement, si l'intrigue commence assez vite, elle prend le temps de s'installer pendant environ 150 pages quand le roman fait 400 pages... C'est plutôt long ! Ça commence mal en fait.

Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis également rendue compte, qu'il ne s'agissait pas d'un one shot mais d'une suite de série, d'où les rappels incessants sur ce qu'il avait pu se passer auparavant. La remise en contexte n'était pas franchement nécessaire. Je m'en serais remise avec un rappel unique et l'histoire aurait été compréhensible. Sauf que ces rappels interviennent à tout bout de champs, alourdissent la lecture sans apporter de réelles informations complémentaires.

Voila, j'ai fait le tour des aspects négatifs qui ont pris le pas sur l'ensemble de ma lecture... Le mystère est plutôt pas mal: TV, nouvelles technologies, sectes et passé se mêlent. Il est un peu difficile de démêler le vrai du faux. Pourtant j'ai tout de même trouvé que la résolution était un peu rapide et facile...

Je ne m'attarderais pas trop sur les personnages. Ils sont lisses et n'ont pas spécialement retenu mon attention.

En bref, un thriller tranquille, à lire quand on ne veut pas se prendre la tête. Je ne sais pas si je lirais le tome précédent, ou même la suite, à moins de tomber dessus par hasard, à la bibliothèque ou en brocante.


Le  : Une intrigue assez bien ficelée 

Le  : Long. Lent. 



MA NOTE




Dans la même série
[Suspicion] Le Bleu de tes yeux
[Suspicion] L'Affaire Cendrillon
[Suspicion] La mariée était en blanc
[Suspicion] Le Piège de la belle au bois dormant
[Suspicion] La Reine du bal

dimanche 2 décembre 2018

Le 5ème règne - Maxime Chattam




Ils auraient dû se méfier. 
Respecter le couvre-feu instauré depuis le meurtre du jeune Tommy Harper, retrouvé étranglé près de la voie ferrée. 
Reposer ce vieux grimoire poussiéreux tant qu'il était encore temps. 
Et surtout... ne pas en tourner les pages.
À présent, Sean le rêveur et sa bande vont devoir affronter le Mal absolu : à Edgecombe, petite ville tranquille de Nouvelle-Angleterre, les éléments se déchaînent, de nouveaux adolescents disparaissent et de mystérieux hommes au charisme effrayant font leur apparition... Et si ce livre maudit détenait la clé du plus effroyable mystère de l'humanité ?




MON AVIS

J'ai tout d'abord commencé Le 5ème règne en plein été. Et puis j'ai vite senti que ça n'allait pas le faire. Comme beaucoup de gens, je dors la fenêtre entre-ouverte pour faire entrer l'air frais la nuit, et pour lire ce roman, j'allais avoir besoin d'avoir les fenêtres fermées, barricadées à double tour, cachée sous une couette, aucune jambe ne dépensant, histoire que le monstre sous le lit ne la gobe pas !

L'ambiance est posée. 

Même au bout de 60 pages je sentais que ce roman allait me mettre mal à l'aise, à la limite de l'horreur et du cauchemar. Car la force de Maxime Chattam c'est d'imaginer des situations réelles teintées ésotérisme, de fantastique et d'étrange qui rendent cette part mystérieuse de la vie très réelle.

L'angoisse absolue.

Je l'ai donc reposé et l'ai repris début Septembre quand l'air s'est rafraîchit et les fenêtres se sont refermées. *#mavieestpassionnante*  Tout de suite, je me suis sentie plus en sécurité et plus à même de lutter contre l'Ogre de l'Est qui sévit dans la région d'Edgecombe.

J'ai été vraiment surprise par la tournure que prenait Le 5ème règne: thriller fantastique pleinement assumé, Maxime Chattam innove. Je le découvre dans un nouveau genre. J'avais été habituée aux histoires sombres, malveillantes et machiavélique *âme sensible s'abstenir* de sa Trilogie du Mal et de la saga Ludivine Vancker, mais ici il repousse les limites de l'entendement. C'est un réel bonheur, teinté d'angoisse, de découvrir un auteur qui manie les styles et les genres avec une telle facilité.

On suit des adolescents qui, au milieu d'étranges meurtres, découvrent un livre tout aussi étrange, qui semble liés aux événements qui se passent dans leur petite ville. Ils ne comprennent pas ce qu'il se passe, ce qu'ils ont potentiellement déclenché, et se retrouvent plonger dans cette aventure, ou mésaventure, bon gré, mal gré, et décident de mener l'enquête pour essayer de saisir l'insaisissable.

J'ai parfois eu l'impression d'être dans un mélange entre E.T et Stranger Things. Je l'avoue ça peut être détonant. J'ai pu voir que cela se rapprochait beaucoup de Stephen King, mais comme le seul roman que j'ai lu de lui était La ligne verte et que je n'ai pas été emballé plus que ça... je ne peux pas vraiment dire.

L'auteur d'ailleurs ne protège pas ces enfants. Combien de fois, j'ai pu murmurer à ces jeunes de ne pas aller où allaient, de ne pas faire ce qu'ils comptaient faire... comme devant n'importe quel film d'épouvante ! Je ne me considérais pas comme une personne sensible... je remets mon jugement en doute. Maxime Chattam ne prend pas de gants non plus.

Il prend des risques.  Le résultat ? Le roman ressemble à la "vraie vie": des personnages peureux qui montrent des prouesses de courage, des personnages courageux dont les résultats ne sont pas au rendez-vous, des personnages qui échouent, des personnages qui pleurent, qui montrent leur vulnérabilité, leur faiblesse, se relèvent, et persévèrent. Tous les protagonistes principaux sont intéressants et démontrent une réelle personnalité. Qu'est ce que je les ai aimés !

Les personnages secondaires et autres antagonistes ne sont pas en reste. Ils entrent en scène, disparaissent, reviennent. On ne sait pas trop à quoi s'attendre ! Et l'Ogre est tout bonnement effrayant.

Maxime Chattam nous fait nous questionner sur l'entendement que nous avons de notre monde, ce que nous en comprenons et nos limites. Finalement, la science n'est qu'une magie expliquée.

En bref, j'ai été époustouflée par la direction que prend l'auteur dans ce roman. Il l'avait très légèrement explorée dans ces autres thrillers sans l'exploiter à fond. C'est une véritable réussite. Thriller, ésotérisme, fantastique... le tout mêlés à une seule histoire.  Pour les fans des mélanges et du thriller.


Le ↗ : Il fait peur, questionne notre sens de la rationalité et c'est tout simplement jouissif

Le  : /



MA NOTE



La Perle et la Coquille - Nadia Hashimi





Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses soeurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d'une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.







MON AVIS

Je voudrais commencer par apprécier la couverture de La Perle et la Coquille de Nadia Hashimi. Honnêtement, c'est le travail recherché de la couverture des éditions Milady qui m'a d'abord sauté aux yeux. Elle est juste magnifique : il y a un rabat découpé comme une fenêtre sur ces deux femmes qui marchent main dans la main. Et elle m'a fait flanchée, je n'ai pas pu résisté à l'achat.

Ensuite, le thème a grandement contribué à cet achat. Tout comme j'ai pu découvrir le chemin de fer sous-terrain dans Underground Railroad de Colson Whitehead, c'est ici le terme de Bacha Posh qui m'a intriguée.

Je ne suis pas du tout familière avec les pays du Moyen-Orient. J'ai eu l'occasion de lire Les cerf-volants de Kaboul de Khaleid Hosseini par ex, L'Attentat ou Les sirènes de Kaboul de Yasmina Khadra, mais c'était il y a quelques années maintenant. Replonger dans cette partie du monde qui inspire méfiance et fascination me plaisait énormément.

J'ai pu suivre 2 femmes, à quelques générations d'écart, que la vie n'aura pas épargnées. Les 2 récits s'entremêlent, se font écho et résonnent à travers l'histoire de Rahima, et permet au lecteur de connaître l'évolution d'un pays et d'une société. Et c'est là où frappe la vérité... on ne se doute pas forcément du chemin que va prendre l'Histoire.

Leurs histoires est troublante et écœurante. Jouissant de privilèges et d'une libération des mœurs en Europe occidental, je n'ai pas pu m'empêcher d'être bouleversée par leurs destins. La libération que Rahima a pu ressentir en étant Bacha Posh se révèle être presque une prison: elle jouit d'une liberté pendant un temps limité (jusqu'à se puberté) qu'elle n'aurait jamais dû connaître et qui la transformera toute sa vie. De la même façon Shekiba et son handicap si prononcé, la change, l'endurcisse et devient son pilier de vie.

J'ai beaucoup aimé ces deux personnages si semblables. Fortes, intrépides et indépendantes, rayonnantes, vibrantes de liberté, mais si vite entravées.  On ne peut que s'empêcher de leur souhaiter le meilleur, d'espérer qu'elles auront le vie qu'elles méritent....

Le roman adresse donc les conditions féminines à travers plusieurs générations bien distinctes si l'on voit Rahima et Shekiba, son arrière grand-mère *si je ne dis pas bêtise* on suit également les sœurs, la mère et la tante de Rahima. C'est dur et violent.  Mais essentiel.  Et on prend pleinement conscience de la chance qu'on a d'être né à l'époque et où nous sommes nés.

Nadia Hashimi retranscrit des destins poignants avec la délicatesse et la finesse de sa plume. J'ai été subjuguée, emportée, dégoûtée par ce que je lisais. Des émotions fortes pour un récit fort. C'est une véritable découverte et il me tarde de découvrir ses autres écrits

Étrangement, même si certains propos, certains faits sont durs, j'ai trouvé son roman beaucoup plus abordable que les romans précédemment cités: Yasmina Khadra ou Khaled Hosseini. Je ne sais pas si c'est moi qui ai mûrit ou si Nadia Hashimi rend sont récit plus accessible. Qu'en pensez-vous ?  D'un autre côté, les thèmes de ces auteurs sont également beaucoup plus violents : terrorisme, guerre...

En bref, c'est un très bon livre que j'ai entre les mains. Je le recommande chaudement. Cela m'a donné l'envie de voir un film d'animation dont j'ai vu la bande annonce il y a peu : Parvana, qui traite également des conditions des Bacha Posh et de leur rôle dans une société patriarcale.


Le ↗ : Un roman poignant sur les Bacha Posh, un système de société que je ne connais pas

Le  : /



MA NOTE