lundi 15 janvier 2018

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Annie Barrows & Mary Ann Shaffer


Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale et Juliet, jeune écrivaine anglaise, est à la recherche du sujet de son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, un natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre son monde et celui de ses amis - un monde insoupçonné, délicieusement excentrique. Celui d'un club de lecture créé pendant la guerre pour échapper aux foudres d'une patrouille allemande un soir où, bravant le couvre-feu, ses membres venaient de déguster un cochon grillé (et une tourte aux épluchures de patates...) délices bien évidemment strictement prohibés par l'occupant. (...) Peu à peu, elle élargit sa correspondance avec plusieurs membres du Cercle et même d'autres habitants de Guernesey , découvrant l'histoire de l'île, les goûts (littéraires et autres) de chacun, l'impact de l'Occupation allemande sur leurs vies... (...) Ce qu'elle va trouver là-bas changera sa vie à jamais.


MON AVIS
J'avais hâte de découvrir ce roman dont j'avais entendu beaucoup de bien. Mais surtout le format épistolaire m'intriguait fortement. Créer des personnages en relief avec des personnalités et des psychologies marquées et marquantes n'est pas chose aisée. Ce besoin se ressent d'autant plus dans un roman épistolaire que chaque lettre doit refléter cette personnalité qu'on ne fait finalement qu'effleurer dans un schéma de roman plus classique.

Alors, pari tenu ?

Je dis oui. J'achète même ! J'ai passé un agréable moment en compagnie de Juliet, Sidney, Isola, Dawsey, Kit et tous les autres membres ou non membres du Cercle littéraire. Des personnalités exubérantes, attachantes et charmantes. Une famille que l'on se fait un plaisir de retrouver et d'en prendre des nouvelles.

Ici, on est projeté dans une Angleterre d'après-guerre fortement touchée par les bombardements de l'Allemagne nazie et des années de privation. Le roman se partage ainsi entre Londres, où l'on suit Juliet, et l'île de Guernesey, île anglo-normande, où l'on vit le quotidien de ses habitants. Plus fort encore, l'immersion de leur survie sous l'occupation, se fait au travers, et grâce, aux relations qui se nouent. 

C'est la principale force de ce roman épistolaire: des relations poignantes qui se créent au travers de la puissance de l'écriture. Les détails de la vie quotidienne, les anecdotes partagées au fil des pages... forment la proximité avec son lecteur. 

Ces petits éléments charmants font que l'on s'attache à l'ensemble des personnages: les rencontres d'une lettre comme les correspondants récurrents, en passant par les personnages frustrants et surtout les absents. Ces absents qui n'écrivent pas mais qui sont tout de même présents tout au long du roman et qui imprègnent les échanges d'un goût doux-amer.

Le roman dégage une douceur particulière et familière. Une sensation agréable assaille le lecteur. C'est comme se poser au coin du feu, enfiler ses chaussettes-chaussons, se pelotonner sous un plaid et retrouver son livre doudou. Toutes ses sensations en un seul livre. Et puis tombée amoureuse d'une île... je pense ne pas pouvoir en dire plus sur la force de ce roman.

Le format est lui aussi très bien pensé. Un chapitre correspond à une lettre parfois plusieurs pages, parfois une page voire une ligne. C'est cours et efficace. On veut en savoir plus à la fin de chacune des lettres échangées.

Parfois prévisible, souvent surprenant et doux, ce roman est une agréable découverte pour moi. Je pensais apprécier mais pas à ce point. C'était sucré et doux, amer et épicé. Une histoire doudou pour des soirées chouchou.


Le + : Le format épistolaire captivant avec lequel on ne s'ennuie pas et des personnages poignants
Le - : Peut-être qu'à un moment il y eu trop de personnages entraînant une similitude de personnalité


MA NOTE

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