dimanche 2 décembre 2018

La Perle et la Coquille - Nadia Hashimi





Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses soeurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d'une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.







MON AVIS

Je voudrais commencer par apprécier la couverture de La Perle et la Coquille de Nadia Hashimi. Honnêtement, c'est le travail recherché de la couverture des éditions Milady qui m'a d'abord sauté aux yeux. Elle est juste magnifique : il y a un rabat découpé comme une fenêtre sur ces deux femmes qui marchent main dans la main. Et elle m'a fait flanchée, je n'ai pas pu résisté à l'achat.

Ensuite, le thème a grandement contribué à cet achat. Tout comme j'ai pu découvrir le chemin de fer sous-terrain dans Underground Railroad de Colson Whitehead, c'est ici le terme de Bacha Posh qui m'a intriguée.

Je ne suis pas du tout familière avec les pays du Moyen-Orient. J'ai eu l'occasion de lire Les cerf-volants de Kaboul de Khaleid Hosseini par ex, L'Attentat ou Les sirènes de Kaboul de Yasmina Khadra, mais c'était il y a quelques années maintenant. Replonger dans cette partie du monde qui inspire méfiance et fascination me plaisait énormément.

J'ai pu suivre 2 femmes, à quelques générations d'écart, que la vie n'aura pas épargnées. Les 2 récits s'entremêlent, se font écho et résonnent à travers l'histoire de Rahima, et permet au lecteur de connaître l'évolution d'un pays et d'une société. Et c'est là où frappe la vérité... on ne se doute pas forcément du chemin que va prendre l'Histoire.

Leurs histoires est troublante et écœurante. Jouissant de privilèges et d'une libération des mœurs en Europe occidental, je n'ai pas pu m'empêcher d'être bouleversée par leurs destins. La libération que Rahima a pu ressentir en étant Bacha Posh se révèle être presque une prison: elle jouit d'une liberté pendant un temps limité (jusqu'à se puberté) qu'elle n'aurait jamais dû connaître et qui la transformera toute sa vie. De la même façon Shekiba et son handicap si prononcé, la change, l'endurcisse et devient son pilier de vie.

J'ai beaucoup aimé ces deux personnages si semblables. Fortes, intrépides et indépendantes, rayonnantes, vibrantes de liberté, mais si vite entravées.  On ne peut que s'empêcher de leur souhaiter le meilleur, d'espérer qu'elles auront le vie qu'elles méritent....

Le roman adresse donc les conditions féminines à travers plusieurs générations bien distinctes si l'on voit Rahima et Shekiba, son arrière grand-mère *si je ne dis pas bêtise* on suit également les sœurs, la mère et la tante de Rahima. C'est dur et violent.  Mais essentiel.  Et on prend pleinement conscience de la chance qu'on a d'être né à l'époque et où nous sommes nés.

Nadia Hashimi retranscrit des destins poignants avec la délicatesse et la finesse de sa plume. J'ai été subjuguée, emportée, dégoûtée par ce que je lisais. Des émotions fortes pour un récit fort. C'est une véritable découverte et il me tarde de découvrir ses autres écrits

Étrangement, même si certains propos, certains faits sont durs, j'ai trouvé son roman beaucoup plus abordable que les romans précédemment cités: Yasmina Khadra ou Khaled Hosseini. Je ne sais pas si c'est moi qui ai mûrit ou si Nadia Hashimi rend sont récit plus accessible. Qu'en pensez-vous ?  D'un autre côté, les thèmes de ces auteurs sont également beaucoup plus violents : terrorisme, guerre...

En bref, c'est un très bon livre que j'ai entre les mains. Je le recommande chaudement. Cela m'a donné l'envie de voir un film d'animation dont j'ai vu la bande annonce il y a peu : Parvana, qui traite également des conditions des Bacha Posh et de leur rôle dans une société patriarcale.


Le ↗ : Un roman poignant sur les Bacha Posh, un système de société que je ne connais pas

Le  : /



MA NOTE






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